Silent Hill : Pourri du ventre (2004)

Auteurs : Scott Ciencin, Ben Templesmith et Aadi Salman

 

 

Il n'est plus besoin de présenter Silent Hill aujourd'hui, au fil du temps la saga de Konami a réussi à se faire un nom auprès des amateurs de survival horror. Loin des effets Jack in The Box, Silent Hill misait avant tout sur une ambiance et une horreur psychologique. Succès oblige, le jeu connaitra divers adaptation. Si la plus connu est le film de Christophe Gans, le jeu a également fait l'objet d'une adaptation en comic : Dying inside, sortie en France en album relier sous le titre de Pourri du ventre (oui je sais, le titre est nul et ce ne sera pas le seul souci de la trad), scénarisé par Scott Ciencin et dessiné par Ben Templesmith et Aadi Salman.

 

 

Adapté Silent Hill n'est pas une mince affaire à la base, ça l'est encore plus en bande dessiné, le jeu étant pourvu d'une atmosphère vraiment particulière et pesante qui n'est pas simple a retranscrire. Pourtant c'est sur ce point que le comics s'en sort le mieux grâce à ses dessinateurs.

Ben Templesmith et Aadi Salman ont chacun travaillé sur divers chapitre du comics. Ben s'est occupé des chapitres 1 et 2, tandis que Salman réalisa les trois derniers.

Le style de Templesmith est très particulier, mais arrive à créer une ambiance malsaine, son design fait bien ressortir un coté malsain à l'ensemble.

A coté Salman a un style totalement différent, mais au-delà de ça, il faut reconnaitre qu'il a du talent et là encore son design arrive à souffler une atmosphère a l'ensemble. Notons également que Ashley Woods a travaillé sur les couvertures.

On a donc des dessinateurs qui ont un style  qui arrive à faire sortir une ambiance, malheureusement ça ne fait pas tout.

 

Commençons par le design, je sais que j'en ai dit du bien le paragraphe précédent, mais il faut noter quelques défauts. Déjà  le travail de Templesmith sur Silent Hill est loin d'être ce qu'il a fait de mieux, faute de motivation (il avoue oublier parfois avoir travaillé dessus), La mise en scène manque parfois d'efficacité. Salman lui a un petit problème dans la mise en scène, certaine séquence étant trop colorée pour être lisible. Enfin, le changement de style en plein milieu de l'histoire (on passe du croquis organique de Templesmith a la peinture de Salman) est plutôt perturbant tant les genre sont opposé.

Mais bon, si ces éléments ne sont pas forcément rédhibitoires, il en est tout autre du scénario qui se montre médiocre par rapport a ce que nous a offert l'œuvre original.

 

 

Si l'histoire commence de façon intéressante avec Troy Abernathy, un psychiatre dont la femme s'est suicidée, la narration ne suit pas, soit en allant trop vite sur les explications, soit trop lentement.

A la fin du chapitre 2, tout part en vrille et on se met à suivre une bande d'adolescent, qui se retrouve à Silent Hill pour des raisons plutôt mal amené.

Le problème, c'est que la corrélation entre les 2 parties (celle du psy et celle des teenagers) n'a aucune raison d'être, mais surtout ne suit pas l'esprit de ce que représente Silent Hill dans les jeux, a savoir un lieu ou les personnes font faces à leur propre démon. Certes c'est un peu le cas ici, mais il n'y a aucune raison pour que Troy aie affaire au cauchemar de Lauryn, il en va de même pour les autres ados dont le destin n'est que de servir de chair a pâté pour monstre. Et ce ne sont pas les seules trahisons vis-à-vis de l'œuvre (on notera entre autre une armée de pyramide head sur la fin).

 

A partir de cette seconde partie, Silent Hill : Pourri du ventre prends des allures de slasher avec tout ce que cela sous-entend. Les ados se séparent pour mieux se faire massacré, ceux qui se croient en sécurité ne le sont pas… Il faut aussi compter avec une narration toujours aussi inégale dans sa vitesse de croisière beaucoup d'élément arrivant trop tardivement.

Ajouter a cela des incohérences scénaristiques ici et là histoire de compléter le tableau (l'héroïne ne croit pas au paranormal mais achète un livre de sorcellerie rare sur ebay et pratique la magie noir, des personnages qui apparaissent de nul part…) et vous comprendrez  que le scénario, se montre tout sauf satisfaisant.

Pour finir, les dialogues, déjà loin d'être rechercher on une tendance à la vulgarité gratuite. Cela est encore plus renforcé dans la version française apparemment.

 

 

Bref, si Silent Hill : pourri du ventre s'annonçait plutôt prometteur sur son aspect graphique, il se montre au final décevant. La faute a un scénario mal construit et qui a tendance a oublié les bases du jeu vidéo. Au final Pourri du ventre donne plus l'impression d'une histoire d'horreur quelconque sur laquel on aurait collé le nom Silent Hill.

Une vrai déception.

 

 

Où le trouver

 

Le comics est sorti en album relié aux éditions Carabas



06/11/2009
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